
Invitation pour l'inauguration du 70ème anniversaire
24 juin 2012L’année du 70ème anniversaire de l’opération Biting est marquée par de nombreux projets et manifestations, dont le point culminant est l’inauguration du nouveau Mémorial de Bruneval le 24 juin 2012. Pour la première fois, les couleurs allemandes flottent aux côtés des drapeaux français, britannique et européen. Un symbole fort qui affiche clairement l’esprit de réconciliation qui domine ce 70ème anniversaire.
Les manifestations débutent par une conférence sur l’histoire du raid et la commémoration à la date anniversaire, le 26 février, à la Poterie-Cap d’Antifer. Au cours de celle-ci, se déroule une cérémonie à la mémoire du parachutiste britannique Hugh McIntyre, tué lors de l’opération Biting.
En juin, l’inauguration du Mémorial de Bruneval est précédée par l’opération « Poppies », des randonnées sur le site du raid, une exposition Biting à Etretat, le déplacement d’une délégation de Saint-Jouinnais pour recueillir la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe à Paris, la projection d’un film en plein air la veille de la cérémonie.
En septembre, un colloque au Mémorial de Caen, à replacé le raid de Bruneval dans le contexte plus large des opérations commando de 1942. Enfin trois films tournés en 1942 ont été projetés au cinéma « Le studio » au Havre pour clôturer cette année du 70ème anniversaire. Il faut aussi souligner la sortie du livre remarquable d’Alain Millet et de Nicolas Bucourt « Raid de Bruneval et de la Poterie-Cap, Mystères et vérité » aux éditions Heimdal.
L’inauguration du nouveau Mémorial de Bruneval le 24 juin 2012
Le nouveau Mémorial de Bruneval est inauguré le dimanche 24 juin 2012 par Monsieur Kenneth Holden, le dernier vétéran du raid de février 1942. Kenneth Holden était alors mitrailleur sur la Motor Gun Boat 317, l’une des vedettes rapides de la Royal Navy, chargée de ramener les parachutistes en Grande-Bretagne.
La cérémonie se déroule en présence des représentants des autorités civiles et militaires du département et de la région, des représentants militaires britanniques, ainsi que des membres de la Bruneval Company du 2ème Bataillon de la 1ére Brigade Parachutiste britannique. Plusieurs temps forts marquent la cérémonie.
Au moment où le président de l’association Bruneval 42 prononce le discours d’ouverture des cérémonies, Monsieur Kenneth Holden coupe le ruban tricolore, marquant symboliquement l’inauguration du Mémorial.
Discours
Discours d’ouverture de Paul Coquerel, président de l’association Bruneval 42
Il est minuit treize ce samedi 28 février 1942. Au bord de la trappe de saut du Whitley, anxieux, les jambes dans le vide, le sergent James Sharp de la section Nelson III aperçoit sous la lune claire, la neige qui recouvre la zone de saut. La lampe verte s’allume. Il se raidit et se laisse glisser brusquement hors de la carlingue vrombissante.
Comme la plupart de ses cent-dix neuf camarades, il appartient à la compagnie C du 2ème bataillon de la 1ère brigade parachutiste britannique.
Cette nuit là, ils ont pour objectif de s’emparer par surprise d’une station de radar allemande, d’un modèle encore inconnu des ingénieurs britanniques. Ils en démontent les composants essentiels, font quelques prisonniers et détruisent le reste de l’installation.
Une fois leur mission accomplie, des péniches de la Royal Navy les récupèrent sur la plage de Bruneval, avant d’être remorquées par des vedettes rapides jusqu’en Angleterre, escortés, entre autre, par des bâtiments des Forces Navales Françaises Libres.
Voila, en quelques mots, l’histoire de l’opération Biting, ce raid à la fois audacieux et novateur, opéré en trois heures de temps.
Trois heures ! Trois heures noyées dans les 45 000 heures de la seconde guerre mondiale. Une goutte d’eau dans l’océan du conflit inouï qui déchire alors le monde.
Un raid parmi d’autres raids. Un parmi la quarantaine que les Opérations Combinées britanniques organisent sur les côtes de l’Europe occupée entre 1940 et 1944.
Il n’a ni l’intensité dramatique du raid de Dieppe en août de la même année, ni bien entendu l’ampleur du débarquement du 6 juin 1944.
Mais c’est un raid exemplaire. D’abord dans sa conception. Lord Louis Mountbatten imagine alors la première grande opération combinée entre la Marine, l’Aviation, l’Armée et les toutes nouvelles troupes parachutistes, auxquels le réseau de résistance Confrérie Notre-Dame fournit de précieux renseignements.
Exemplaire ensuite, parce c’est la seconde fois que les Britanniques expérimentent leur force aéroportée après l’échec de l’opération Colossus dans le sud de l’Italie, juste un an auparavant, en février 1941.
Exemplaire enfin parce que le raid est une victoire en ce début d’année 1942 où les forces de l’Axe sont encore conquérantes sur la plupart des champs de bataille : de l‘Asie aux iles du Pacifique, des déserts de l’Afrique du nord aux grandes steppes de Russie, des étendues glacées de l’Atlantique nord aux confins du Caucase.
Cette histoire se passe il y a soixante-dix ans. Soixante-dix ans ! Une vie d’homme que beaucoup de parachutistes du raid de Bruneval ne connaîtront pas. Deux sont tués ici au cours de l’opération, d’autres le seront en Tunisie, en Sicile, en Italie entre 1942 et 1943, ou lors de la bataille d’Arnhem, en Hollande, en septembre 1944. Une trentaine d’entre eux survivront à la guerre.
Au-delà de la sécheresse des faits historiques, c’est bien d’une histoire d’hommes qu’il s’agit. Des hommes qui sont entrés dans les livres sous le nom de Diables Rouges. Des hommes qui sont devenus des héros quand ils ont accédés à nos lieux de mémoire. Des hommes dont on chuchote les noms dans les récits pudiques de ceux qui ont combattu.
Ces hommes n’étaient pas des héros. Ils étaient géomètre, boucher, imprimeur, tapissier, journaliste, postier ou étudiant en médecine. La plupart venaient des hautes ou basses terres d’Ecosse.
Ils avaient d’abord rejoint l’armée avant de s’engager chez les parachutistes. Certains par goût de l’aventure, d’autres pour échapper à la morne routine de la vie loin du front, d’autres encore par hasard ou par bravade.
Ils s’appelaient McKenzie, Frost, McIntyre, Charteris, Scott, Flemming, Embury ou Cornell. Entre eux, ils s’appellaient John, Gregor, Tom, Jim, Thomas / Peter, Franck ou Alan. On se disait aussi Sir, sergent, lieutenant, caporal, commandant ou capitaine.
Si quelques uns avaient déjà l’expérience du combat, la plupart reçurent leur baptême du feu, ici à Bruneval.
Ils étaient 120 cette nuit là ! Mais ils n’étaient pas seuls ! Presque 2000 hommes ont contribué au succès du raid : des marins, des commandos, des aviateurs, des fantassins ou des scientifiques. Certains étaient australiens, canadiens, néozélandais et même américain. Et aussi des Français, ceux de la France Libre en uniforme et les combattants de l’ombre de la Résistance
Aujourd’hui, se sont 120 noms d’acier gravés sur le monument de Bruneval. Un monument imaginé par André Haraux, un rescapé des camps de la mort et qui vouait à ce vallon un attachement indéfectible.
Le Général De Gaulle a dit ici même, le 30 mars 1947 : « Les hommes sont des machines à oublier ». Aujourd’hui, nous n’oublions pas et c’est à tous ces hommes qui ont écrit l’histoire de Bruneval que nous rendons hommage.
Parmi ces hommes, deux vivent toujours : un parachutiste, le caporal Tommy Hill qui n’a pu être parmi nous ce matin, et un marin, le matelot Kenneth Holden, mitrailleur sur la vedette MGB 317.
Nous avons la chance immense de l’avoir à nos côtés et nous pouvons lui dire de vive voix merci Monsieur Holden.
Paul Coquerel
Président de l’association Bruneval 42
La cérémonie se poursuit sous une forte pluie avec l’allumage de la flamme du souvenir par des élèves de CM2 de l’école de Saint-Jouin. Une délégation d’élus et d’anciens combattants de la commune sont allés la recueillir sur la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe quelques jours auparavant. Malgré la pluie battante et les violentes bourrasques, la flamme du souvenir brûlera vaillamment à la mémoire de tous ceux qui ont participé au raid et plus largement aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Le dévoilement de la plaque sur laquelle sont gravés en creux le nom des 120 parachutistes ayant participé au raid constitue un temps fort de la manifestation. Estelle Grellier, députée européenne et le Général Bachall, le commandant de la 1ère Brigade parachutiste britannique ôtent conjointement l’Union Jack, le drapeau national britannique recouvrant la plaque d’acier située sur l’aile droite du monument. Le clairon de la « Bruneval Company » fait ensuite retentir la sonnerie aux morts.
Les personnalités civiles et militaires se livrent à l’exercice du discours, puis procèdent aux dépôts de gerbe sur le monument conçu par Gérard Chavigny en 1975. Un orchestre interprète la Marseillaise, le God save the Queen, ainsi que l’Hymne à la Joie, l’hymne européen.
Les mauvaises conditions climatiques ont empêché les parachutistes britanniques de sauter sur la drop zone historique. Ils ont cependant parcouru une partie de l’itinéraire emprunté par le major Frost et ses hommes en février 1942.
La cérémonie s’est achevée par l’inauguration des lutrins, cette fresque longue de 20 mètres qui retrace à l’aide de photos, cartes et textes l’histoire de l’opération Biting. Cette réalisation est le point fort du nouveau Mémorial de Bruneval.
Quelques images supplémentaires...
Cinéma en plein air : « La gloire est à eux »
En préambule à la grande journée d'inauguration du dimanche 24 juin, la Commune de Saint Jouin Bruneval et l'Association Bruneval 42 ont organisé une soirée cinéma en plein air, sur écran géant disposé sur le site même du Mémorial. Au programme, le film écrit par Terence Young, "la gloire est à eux!", un véritable docu-fiction consacrée à la First British Airborne, division d'où la compagnie qui a sauté sur Bruneval est issue, avec son commandant emblématique, le Major John Frost.
Ce film, tourné en 1946 sur les lieux même de la bataille, raconte l’opération « Market Garden » au cours de laquelle le Général Montgomery décide de lancer trois divisions de parachutistes américains et britanniques derrière les lignes allemandes en septembre 1944. Leur objectif : ouvrir la route du Nord de la Hollande vers l'Allemagne et porter un coup décisif aux armées d’Hitler. La bataille d'Arnheim s'engage afin de frayer la route vers la capitulation allemande. « La Gloire est à eux » est la reconstitution la plus fidèle jamais réalisée de cette bataille de légende, avec dans leurs propres rôles les soldats de l'armée britannique ayant participé aux combats.
Les randonnées historiques sur les lieux du raid
Le samedi 23 juin, deux randonnées ont été organisées par Gilles Honoré et l’association de randonnée de Saint-Jouin et l’association Bruneval 42 Histoire & Mémoire. Les lieux où se sont déroulées les opérations du raid sont encore visibles : la Drop Zone, l’emplacement de la villa Gosset, l’endroit où se situait le radar Würzburg d’origine.
La flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe à Paris
Dans la semaine précédant l’inauguration du Mémorial, une délégation d’élus municipaux, d’anciens combattants et de représentants de l’association de parents d’élèves s’est rendue à Paris sur la tombe du soldat inconnu pour recueillir la flamme du souvenir. Celle-ci a été ramenée jusqu’à Saint-Jouin et conservée dans une lampe tempête jusqu’à l’inauguration du Mémorial le dimanche 24 juin.
Conférence au Mémorial de Caen le jeudi 20 septembre, « Quand les Alliés débarquaient en France... en 1942 »
Avant le 6 juin 1944, les Alliés ont débarqué en France à 45 reprises. Il s’agit de raids exécutés par des commandos britanniques. Avec l’arrivée de Lord Louis Mountbatten à la tête des Opérations Combinées, ces opérations se multiplient au cours de l’année 1942 : le raid de Dieppe, Saint-Nazaire, mais aussi Bruneval, Saint-Laurent-sur-mer, Bordeaux, l’île de Sercq…
À l’occasion du 70e anniversaire du raid de Bruneval (27 et 28 février) et en partenariat avec l’Association de Développement Territorial du Bessin (ADTLB), le Mémorial de Caen et l’Association Bruneval 1942 – Histoire&Mémoire ont organisé une série de conférences réunissant des historiens qui sont revenus sur les raisons de ces raids, leur déroulement, leur bilan et leur impact sur le cours de la guerre sur le front Ouest en 1942.
Jean Quellien, professeur d’histoire à l’Université de Caen a évoqué « L’année 1942, la situation des fronts » ; Stéphane Simonnet, directeur scientifique au Mémorial de Caen : « Les raids de commandos de l’année 1942 en France » ; Paul Coquerel, historien et président de Bruneval 42 : « L’Opération Biting : le raid de Bruneval, 27-28 février 1942 » ; Gérard Fournier, historien : L’Opération Aquatint : le raid de Saint-Laurent-sur-mer, 12-13 septembre 1942 ».
Les vidéos de l'évènement
Du 8 au 24 juin 2012, une exposition didactique et pédagogique entièrement consacré au raid de Bruneval
Cette exposition s’est dans le cadre du 70ème anniversaire de l’opération. Elle a conçue et organisée par l’Association Bruneval – Histoire & Mémoire, notamment Jean-Marc Coquerel qui en a été le commissaire.
L’objectif de cette exposition était de raconter l’histoire du raid sur une vingtaine de panneaux scénarisés comme un grand livre ouvert. Les objets exposés ont été choisi avec soin pour illustrer et incarner cette histoire, tant du côté britannique que du côté allemand.
Tous les objets présentés étaient contemporains du raid, donc d’époque, en revanche, deux pièces seulement proviennent du terrain : la paire de gants en soie et un dossard d’identification ayant appartenu au parachutiste George Cornell, aimablement prêtés par Madame Duflo.
Soutiens, contributions et remerciements
L’Association a reçu le soutien actif de la municipalité d’Etretat, de son maire, Monsieur Franck Cottard et son adjoint à la Culture Monsieur André Brochec qui ont mis généreusement à disposition l’Espace Nungesser et Coli.
L’Association remercie chaleureusement Stéphane Simmonet et Christophe Prime du Mémorial de Caen, Jean-Michel Selles de Static Line et Alain Millet, l’encyclopédie vivante du raid de Bruneval, ainsi que Nicolas Bucourt et Jean-Paul Dubosq.
Elle a reçu le soutien actif de la municipalité de Saint-Jouin Bruneval et de son maire François Auber. L’Etat, l’Europe, la Région Haute Normandie et le Département de la Seine Maritime ont contribué à la réalisation des panneaux. Enfin, la Royal British Legion in Normandy et sa représentante Madame Goona Naidu ont soutenu ce projet, ainsi que Monsieur Stéphane Grimaldi, Directeur du Mémorial de Caen.
L’exposition doit également beaucoup à l’énergie de trois frères, membres de l’Association Bruneval 42, Jean-Louis, Jean-Marc et Paul Coquerel qui ont grandi sur les lieux du raid.
Ouverte du 8 au 24 juin, l’exposition a attiré près de 4 500 visiteurs français et étrangers.
Dans les pays du Commonwealth, le jour du Souvenir (Remembrance Day ou Poppy Day), commémore tous les 11 novembre, le souvenir des victimes de la Première Guerre mondiale et de tous les conflits du XXème siècle en général. Le coquelicot (poppy) est le symbole associé à cette manifestation lors de laquelle sont vendus des fleurs en papier ou en plastique en faveur des vétérans. Le lieutenant-colonel John McCrae, un médecin militaire canadien, écrivit un poème célèbre « In Flanders Field (Au champ d’honneur) dans lequel il évoque les coquelicots poussant dans les champs après la bataille. Depuis, le coquelicot est resté associé aux soldats tués à la guerre.
Les habitants de Saint-Jouin-Bruneval se sont donc mobilisés pour planter des coquelicots dans leurs jardins et plates-bandes pour accueillir leurs amis britanniques en juin. Vincent Gallo et Myriam Ernis ont conçu un grand 1942 en coquelicot juste en face du Mémorial de Bruneval.
Cette année, la cérémonie s’est déroulée à La Poterie Cap d’Antifer. Le samedi 25 février, l’historien local Alain Millet a ouvert les manifestations avec une conférence sur l’histoire du raid dans la salle polyvalente où l’association Victory Club de Normandie a présenté une petite exposition sur l’opération Biting.
Le lendemain, les maires de Saint-Jouin-Bruneval et La Poterie Cap d’Antifer ont dévoilé une plaque à la mémoire du soldat McIntyre, tué lors de l’opération devant la villa Gosset. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de la famille du parachutiste, enterré au cimetière Sainte-Marie du Havre.
Au cours de cette journée, l’association Bruneval 42 interviewera longuement Kenneth Holden, mitrailleur de la Royal Navy à bord de la vedette MGB 317.
Le mémorial de Bruneval avant les travaux : l’Espace André Haraux
Le monument de Bruneval, conçu par G.Chavigny en 1975, repose sur l’ancien blockhaus allemand sur lequel le Général De Gaulle avait scellé une stèle de granit en mars 1947. Il se présentait sur un plan carré. Sur sa face nord une paire d’ailes dont l’une, arrondie à la base vers l’est, s’élance comme une quille de bateau, tandis que l’autre de forme triangulaire et légèrement plus haute, pointant à l’ouest vers la mer, symbolise le rôle joué par la marine et l’aviation lors du raid de 1942. Au centre du monument la pierre scellée par le Général de Gaulle en 1947 est toujours restée en l’état.
Sur la face ouest, du côté de la mer, une plaque de bronze reprenait en français le texte de Mountbatten figurant au pied du monument. La plaque de bronze située au pied de la façade nord présentait sous le texte en anglais de Lord Mountbatten un texte du colonel Gilbert Renault.
Un escalier de 130 marches, rappelant les 130 hommes du major Frost (qui n’étaient en fait que 119) ayant participé au raid, accède à la plage et au Pérée. Dans son milieu, est scellée une pierre de granit provenant des carrières du camp de concentration de Mauthausen. En contrebas sur l’un des derniers paliers, un bas relief représentant un profil du Général surplombe une plaque de bronze sur laquelle est gravée un extrait du discours de mars 1947, ainsi qu’un hommage aux 200 000 Français morts en déportation.
En juin 1982, les cérémonies marquant le quarantième anniversaires se déroulent en présence de François Mitterrand, du Prince Charles et du général Frost. C’est à cette occasion que le Mémorial est réaménagé : construction d’un mur sur la partie est, aménagement d’une terrasse au bas du monument pour y installer les tribunes officielles, nouvelle plaque à la mémoire de la C Company.
Le chantier débute en avril et s’achève au début du mois de juin.
La conception et la réalisation des lutrins : la « tapisserie de Bayeux » de l’opération Biting
Le principe a été de proposer aux visiteurs une information didactique pour comprendre l’opération et son contexte. Pour cela, l’association Bruneval 42 a imaginé un grand livre ouvert sur la grande terrasse située au bas de l’escalier qui conduit au monument. Ce livre ouvert posés sur des lutrins présente sur une longueur de 20 mètres et une hauteur d’un mètre l’ensemble de l’opération Biting. Incliné à 20°, ces panneaux reposent sur une base en acier corten. A travers des cartes, des photos et des textes, ils évoquent dans le détail et factuellement le contexte de l’opération, sa préparation, son déroulement et ses conséquences, ainsi que les points de vue britanniques et allemands. Les textes ont été synthétisés puis traduit en anglais et en allemand.
Les contenus sont éditorialisés et scénarisés dans une véritable mise en page proposant un sens et un rythme de lecture, ainsi qu’une hiérarchisation des informations. Les lutrins sont structurés en trois grandes séquences, repérables par un code couleur spécifique : le contexte de l’opération, la préparation et l’entrainement, enfin l’exécution du raid et ses conséquences.